Le blog

Eveiller, donner envie, transmettre

Comment développer, transmettre le désir de vie chez chacun de ceux, jeunes et moins jeunes, que nous accueillons depuis 38 ans à Corot Entraide ?

 

Nous avons toutes sortes de savoir-faire et de savoir-être à léguer et il faut certes se préoccuper de leur diffusion et de leur réception. Mais dans notre société pressée où une technique chasse l’autre, où les connaissances se multiplient à l’infini, où les styles de vie et les convictions divergent, c’est avant tout la relation juste qui conditionne et réalise la transmission.

Rien d’important ne peut se transmettre sans présence authentique les uns aux autres.

Il s’agit d’abord de construire la confiance ; elle se forge dans le temps passé, la qualité de l’écoute des espérances et des besoins et dans la prise de risque. En prenant confiance chacun devient qui il est vraiment et donne le meilleur de lui-même.

L’éveil à la relation à l’autre repose sur une véritable éthique de la relation : respect de l’autre tel qu’il est, place légitime de l’un et de l’autre, loyauté de la parole, confiance partagée dans la prise de risque. En recevant le droit de dire qui il est, chacun peut grandir, s’investir positivement dans la société et participer au monde.

Cette confiance ouvre à l’échange, au partage, à la prise de responsabilité.

L’éveil à la responsabilité obéit également à une éthique : obligation de précaution, obligation d’information des risques encourus, obligation de réparation. Cette responsabilité active débouche sur l’éveil à la citoyenneté et complète notre capacité de vivre ensemble.

Les ateliers en petits groupes sont des lieux privilégiés de partage où l’on peut, mettre en confiance, induire l’envie de faire, encadrer sans diriger, proposer, inviter, baliser sans contraindre, accompagner les doutes, les tâtonnements, valoriser chacun.

On peut y aborder des activités très variées, par exemple l’aide à la recherche d’emploi qui permet à chacun d’affirmer ses propres capacités d’exécution et de création et de se construire des rapports sociaux ou bien la création artistique qui développe l’imaginaire, gage d’un avenir inventif, et réenclenche le désir et la capacité de vivre.

Aimer la vie, ce n’est pas servir seulement la sienne, c’est d’abord donner, soigner, protéger l’autre, les autres, engager sa personne au-delà de soi même et espérer alors seulement un don réciproque d’humanité.

Régis d’Hérouville, Président