Le blog
Derrière l'épicerie sociale, il y a bien plus qu'une simple aide alimentaire
Elle vient faire ses courses depuis peu à l'épicerie. Des échanges attentifs avec l'accueillante bénévole, la confiance s'installe et l'on découvre peu à peu la situation que Mme B. tait...
Chirurgien dans son pays d'origine, elle travaille depuis plus de 10 ans en France comme aide soignante et comme infirmière. Depuis 11 mois, elle ne peut plus travailler.
Une loi récente demande aux médecins d'origine étrangère de suivre une formation diplômante pour continuer d'exercer la profession d'infirmier. Mme B. n'a pas les moyens financiers pour suivre cette formation (1300 €).
Elle est actuellement sans ressources. L'indemnisation Assedic s'est arrêtée. Elle est en attente d'une allocation spécifique de solidarité, qui tarde à venir.
Elle continue à payer son loyer avec ses économies.
La vie quotidienne devient très difficile et très fragile.
L'écoute de cette situation mobilise les accueillants et le réseau de partenaires de Corot. Le financement de la première partie de la formation est assuré par l'association Bouée d'Espoir.
Une fondation est contactée et devrait permettre à Mme B. d'achever sa formation. Son angoisse commence à s'apaiser...
Ses horaires de stage en hôpital ne lui permettent plus de venir le matin à l'épicerie sociale.
Nous la rappelons et la recevons désormais en fin d'après midi.
Nous comprenons qu'elle ne peut pas payer ses repas à la cantine de l'hôpital. A l'épicerie, nous lui proposons de quoi maintenir des repas équilibrés avec des pique-nique déjeuners pratiques (boîtes de salades composées, thon, fruits frais, compotes...).
Le vestiaire lui fournit les chaussures blanches nécessaires et le manteau qui la protège du froid très tôt le matin.
Notre conseillère en économie sociale et familiale essaie de faire avancer son dossier auprès de la CAF.
L'accès aux ordinateurs de l'association lui permettra de rédiger son mémoire, la création d'une adresse email l'aidera à suivre ses démarches par Internet...
Etant donnée la détermination de Mme B. nous sommes certains qu'elle réussira son diplôme et pourra de nouveau exercer la profession d'infirmière.
Le lien social ne tient parfois plus qu'à un fil...
Ecouter ce qui n'est pas exprimé par pudeur, par trop plein d'angoisse est difficile et réclame du temps et de la disponibilité.
...derrière quelques vivres donnés à l'épicerie sociale, de nouvelles raisons de vivre peuvent émerger d'une écoute attentive.