Quand on fait l’expérience d’un manque, qui révèle notre fragilité, on se pose des questions sur le sens de sa vie, passée et à venir. Et c’est l’un des rôles essentiels des accueillants d’aider les personnes qui viennent vers nous à donner un sens à leur passé, souvent douloureux, et à bâtir les fondations d’un avenir plus heureux. Selon les croyances de chacun, ce questionnement se traduit par une réflexion intérieure philosophique et/ou religieuse.

Pour accéder à cette réflexion intérieure, il faut une écoute bienveillante, amicale, confiante, respectueuse : on ne se livre que si l’on sent que c’est possible sans jugement. Il s’agit de faire un bout de chemin ensemble en se dépouillant un peu de soi-même, sans projeter.

Le monde d’aujourd’hui peut être caractérisé par quatre grandes réalités, l’incertitude, la complexité, le risque, la quête de sens. La confiance est au fondement de la réponse à ces réalités.

Nous avons du mal à identifier et à parler des valeurs que nous vivons et à en déduire des règles éthiques de comportement. Il est pourtant essentiel que les accueillants puissent prendre conscience des valeurs à l’œuvre dans leur travail et puissent ainsi ouvrir en chacun un espace à la réflexion intérieure et à la reprise de valeurs repères.

Donner à réfléchir conduit à approfondir son humanité. Cela permet de partager des valeurs, de susciter des libertés. C’est une manière pour chacun d’assumer sa vie et de vivre une espérance.

Régis d’Hérouville, président